EVITEZ DE FAIRE DES CONNERIES DANS VOTRE VOITURE



LOCAL NATIVES
INTERVIEW
7NOVEMBRE2010
OLYMPIC, NANTES



Pour la faire courte, il y a deux choses à savoir sur les types de Local Natives.
Premièrement, c'est pas vers eux qu'il faut se tourner si tu veux chopper. Ils sont tous, excepté un, en couple, et pourtant ils vivent entre eux dans le même taudis. Un peu bizarre hein ? Et bien dites vous que les filles avec lesquelles ils essaieront de t'arranger un coup penseront la même chose. Par extension, tu passeras aussi pour un mec chelou.
L'autre chose à savoir s'apparente plus à un commandement : ne jamais, Ô grand Dieu jamais monter en voiture avec eux. Par précaution, j'étends ce commandement à toute machine, engin ou autre pouvant effectuer un mouvement quelconque. Simple question de précaution.





STAGE INVASION : Vous avez nommé votre groupe Local Natives, c’est sympa, mais vous êtes véritablement originaire d’où ?
KELCEY : La plupart d’entre nous a grandit dans le sud de la Californie, à part Andy qui vient du Colorado, mais on vit tous en Californie désormais. Je crois que l’histoire du nom du groupe est qu’on voulait quelque chose qui nous représentait d’une bonne manière, et que les gens pouvaient mémoriser facilement. Nous écrivons et composons tous au sein du groupe, comme une communauté de musiciens, donc « Local Natives » nous représente bien.


// Vous avez joué à Paris hier soir (le samedi 6, ndlr), et sur le site du festival des Inrocks, ils ont décrit votre concert comme étant le meilleur du festival, pour le moment.
MATT : Wow, vraiment ? Ouais, c’était un super concert. Paris nous a toujours porté chance jusqu’à présent, on passe toujours de bons moments avec le public, les gens ont l’air d’apprécier ce que l’on fait alors c’est génial.


// On a passé l’après-midi à essayer de trouver des critiques négatives sur internet concernant votre groupe, mais on n’a absolument rien trouvé. On dirait que tout le monde vous aime.
KELCEY : (rires) Que demander de plus ?! Mais nous, on en a vu certaines...

// On a dû les rater. Alors allez-y, faites votre propre critique.
KELCEY : Quelque chose que l’on pourrait changer au sein du groupe peut-être ? Il y en a probablement des millions.
MATT : (ironique) Non, on est parfait !
KELCEY : On est trop perfectionniste, très pointilleux sur chaque détail.
MATT : Nous ne sommes pas très prolifiques. Ca nous prend du temps d’écrire et de composer, par exemple, on en est quasiment incapable lorsqu’on est en tournée. Ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose parce que c’est ce qui définit notre groupe, on est comme ça, mais on devrait peut-être apprendre à être davantage multitâche.

// Et peut-être un point négatif en dehors de la musique ? Allez, crachez le morceau.
MATT : On passe trop de temps ensemble...
KELCEY : C’est vrai, ouais. On a beaucoup de chance parce qu'on s'est tous connu via des amis qu’on avait en commun, et c’est comme si on était fait pour se rencontrer. Quand on a finalement formé le groupe il y a quatre ans à peu près, on se considérait déjà tous comme musicien à part entière. Après avoir vécu deux ans tous ensemble dans la même maison, on a eu de la chance de pouvoir encore se supporter. On n’a pas énormément de dossier ou de reproches à s’attribuer les uns les autres au final... malheureusement !

// D’ailleurs, cette maison vous l’avez appelée Gorilla Manor...
KELCEY : C’est le nom de l’album aussi, et donc il réfère à l’endroit où l’on a écrit le disque, dans deux maisons différentes, l’une à Orange County, et l’autre à Silver Lake, à l’est de Los Angeles. J’ai pensé que le nom reflétait bien l’atmosphère de la maison, un endroit très sale, avec une brochette de garçons essayant de faire de la musique…


// Bon, résumons. Vous vivez tous dans la même maison, vous considérez chaque membre du groupe aussi important qu’un autre et vous revendiquez vos influences musicales comme appartenant aux années 1970. On en conclue donc que vous êtes des hippies.
MATT : (rires) En fait, on ne vit plus tous ensemble désormais – on est en tournée depuis si longtemps que l’on a refilé la maison. Mais je ne dirais pas qu’on est des hippies, on est des types assez propres vous savez !


// On vous a déjà raté une fois, lorsque vous étiez en France l’hiver dernier pour la Route du Rock avec Beach House et The Tallest Man On Earth. C’était comment ?
KELCEY : Génial ! On voulait vraiment voir The Tallest Man On Earth parce qu’on adore son album. Il me semble que The xx était censé jouer ce soir-là aussi mais ils ont dû annuler à cause d’un problème personnel, et devaient être remplacés par These New Puritans... qui ont finalement annulé aussi ! En fait, on est les seuls à être venus ! (rires) Mais c’était incroyable, on a fini par jouer tard, en tête d’affiche, tous les autres ayant annulé.


// On n’a pas trop compris la thématique du requin, dans le clip Wide Eyes... Une petite explication peut être ?
MATT : Eh bien ça n’a bien évidemment rien à voir avec le morceau ! (rires) Notre guitariste, Ryan, a une peur absurde des requins, il est vraiment terrifié à l’idée d’en voir lorsqu’il est dans l’eau. Donc il est arrivé avec cette idée et on a foncé, avec ce concept ridicule, en priant pour réussir à en faire quelque chose !
KELCEY : On n’a pas d’histoire obscure à raconter pour justifier ça, malheureusement !


// C’est peut-être l’occasion de nous en raconter alors, des histoires obscures.
KELCEY : Je devais avoir 14 ou 15 ans. J’allais à ce lac avec l’un de mes amis, le genre d’endroits où tout le monde organise des fêtes. On avait une voiture de golf qu’on conduisait un peu partout autour du lac. J’avais apparemment très peu d’expériences question alcool, parce que j’avais du boire deux bières et je me sentais déjà bien parti. Donc on était en train de descendre une colline avec la voiture de golf, et je sais pas pourquoi, il m’est venu l’idée de sauter de la voiture en pleine course. Alors j’ai crié « hipppppiiii », j’ai sauté, je me suis méchamment ramassé par terre et j’ai roulé dans la boue. Je me souviens avoir pensé sur le moment « mais quel con ! T’es vraiment un abruti ! » Ma tête me faisait mal, tout me faisait mal en fait, c’était horrible. Ouais, c’est probablement l’un des trucs les plus stupides que j’ai fait.

MATT : Pour rester sur la thématique des voitures, moi, j’étais à un restaurant, au drive-in. J’étais donc au volant, et il y avait une voiture devant moi (heureusement, c’était l’un de mes amis). Il faut préciser qu’il y avait une légère pente, vers l’avant. Un copain était avec moi, quelqu’un est arrivé pour annoncer quelque chose – je ne sais plus quoi – ni pourquoi, je suis sorti de la voiture genre super excité, et j’ai totalement oublié d’éteindre le moteur ou alors de mettre le frein à main, comme toute personne normale. Alors la voiture a foncé dans celle de mon pote, qui est sorti en criant « mais qu’est-ce que c’est que ce bordel ?! »

KELCEY : Je crois qu’on a un problème avec le fait d’abandonner des voitures en marche ! (rires)


// Des mauvaises expériences question stage invasions ?
KELCEY : On en a eu peu. Il y en a une qui nous a marqué, il y a quelques mois en Floride. Un type est venu vers nous avant le concert en me demandant « est-ce que ça vous dérange si je monte pendant Sun Hands ? », et j’ai dû répondre quelque chose comme « oh, non, ce n’est pas la peine, mais merci d’avoir demandé ». Donc on monte sur scène, et quand Matt commence la batterie sur Sun Hands, je vois le type dans la foule, il me fait des signes comme pour me prévenir qu’il va monter sur scène, et je fais tout pour l’ignorer mais deux secondes plus tard le gars est sur la scène, à sauter dans tous les sens, et finit par tomber sur la batterie ! Et après le concert, il disait à ses copains en nous désignant : « ces deux-là m’ont fait monter sur scène ! ».

MATT : Il faut savoir que c’était une scène minuscule, un bar de 200 personnes tout au plus, et que le type a bien amoché ma batterie !

KELCEY : Donc voilà, on n’aime pas tellement les invasions de scène, mais la plupart du temps ça ne dépend de toute façon pas de nous.
MATT : Mais vous on vous aime bien, donc vous pouvez monter sur scène et détruire ma batterie si vous voulez ! (rires)


// (En chuchotant) Sinon, vous avez un plan pour chopper le numéro des meufs de Warpaint ?
KELCEY : Tu devrais rester trainer dans le coin et tenter ta chance avec elles !

// Ah non, non, c’était surtout pour vous ! Mais par contre, vous êtes cinq, elles sont quatre...
KELCEY : Ah, d’accord ! Il n’y a qu’un célibataire dans le groupe à vrai dire, on a quasiment tous des copines... Mais on connaît un peu les Warpaint, elles sont aussi de L.A et on a déjà tourné avec elles. C’est bon de voir des visages familiers sur cette tournée d’ailleurs. J’aurais aimé qu’elle soit plus longue, quatre ou cinq concerts, c’est assez court.


// Votre tournée européenne est également pratiquement terminée, n’est-ce pas ?
MATT : Il nous reste deux semaines en Angleterre.
KELCEY : Et ensuite nous feront un break, parce que ça fait deux années entières que nous tournons, donc ce sera bien de prendre du temps pour nous et de nous sentir être des gens normaux à nouveaux, qui restent dans le même fuseau horaire pendant plus de trois jours ! Et l’année prochaine on commencera à écrire le prochain album. On a déjà quelques trucs, mais on n’a pas encore vraiment commencé à s’y attarder. Et quand tout ça sera fait, on reviendra en France !


// Vous pouvez trouver un mot, une phrase, pour terminer l’interview ?
MATT : Ne montez pas sur notre scène ! (rires) Non, je plaisante.
KELCEY : Mettez toujours le frein à main ! Ne sautez pas d’une voiture de golf en marche ! Evitez de faire toutes sortes de conneries dans votre voiture en général en fait.




Local Natives - Wide Eyes







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LOCAL NATIVES.
album Gorilla Manor // (Pias)

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