TRANSMUSICALES 2010 : LA SELECTION STAGE INVASION (PART 4)



C'est officiel, la semaine des TransMusicales a bel et bien débuté. A quoi reconnait-on le début du marathon ? Les affiches du festival sont omniprésentes dans Rennes, plusieurs de vos contacts facebook qui sont cette année bénévoles pour le festival postent des photos du décor qui commence à prendre forme, et vos potes de fac vous demandent un peu angoissés si "c'est pas complet vendredi pour voir M.I.A ?".
Il est donc plus que temps de faire un dernier zoom sur la programmation de cette 32ème édition et, une fois n'est pas coutume, cette fois pas sur cinq groupes mais seulement quatre. La raison à cette régression ? Le manque de temps, à cause de nos partiels qui ont la bonne idée de se dérouler PENDANT le festival, ce qui signifie que Stage Invasion devra être sur tous les fronts : en amphi devant une copie d'examen, et juste après, au village presse du festival, caméra au poing, pour vous rapporter interviews, photos, vidéos et live reports des concerts et des coulisses des Trans. On y croit !





LARS AND THE HANDS OF LIGHT
9 décembre // parc expo // hall 3 // 21h00



L'homme derrière le combo Lars & The Hands Of Light, j'ai nommé Lars Vognsturp, est un musicien au parcours atypique. Il a notamment, par le passé, eu la drôle d'idée de mettre en rap des morceaux des Smiths (!), passé dix ans au sein d'un groupe de métal, pour finalement se tourner vers l'électro pop. Après toutes ces aventures, il apparaît plus posé au sein de Lars & The Hands Of Light, groupe au juste milieu entre indie et pop, qui n'est pas sans rappeler quelques morceaux de Blur de temps à autres. Lars Vognsturp, le Damon Albarn danois ?
Etrangement, les clips sont à aux antipodes de la musique, c'est-à-dire très portés sur le sadisme, le sang, les têtes coupées, et les coutures de peau à vif ; bref, les Lars & The Hands Of Light ont dû un peu forcer sur les épisodes de Dexter, ce qui, après tout, ne fait que leur ajouter davantage de sympathie.











THE PACK A.D
9 décembre // parc expo // hall 4 // 20h30



Le premier truc auquel on pense, lorsqu'on entend pour la première fois les powercords des deux filles de The Pack A.D, c'est quelque chose du style "on a trouvé les petites soeurs des White Stripes". Un bon vieux rock garage avec des sonorités blues voire punk, pas un soupçon de musique électronique, et une bonne dose d'énergie, voilà la formule Pack A.D. ("A.D." pour After Death). A noter que le lendemain de leur performance au parc expo, les deux demoiselles joueront à la prison des hommes de Rennes.
Les professeurs de sociologie des médias seront heureux de constater que The Pack A.D. renverse les stéréotypes sexistes habituellement présents dans les clips musicaux : là, ce sont les mecs qui dansent en sous vêtements autour des filles qui descendent des bières en agitant des dollars.











THE GASLAMP KILLER
11 décembre // parc expo // hall 9 // 23h45



The Gaslamp Killer est un dj qui ressort quelque peu du côté électronique de la programmation de ces 32èmes TransMusicales, dans la mesure où la musique de l'américain transpire d'influences hip hop, lorsque les autres sont beaucoup plus franchement axés techno. Rien d'étonnant lorsqu'on sait que le dj est signé sur Brainfeeder, le label de Flying Lotus, également producteur de Gonjasufi, qui joue lui aussi ce samedi aux Trans, dans un hall différent toutefois. Une petite apparition de Gaslamp Killer pendant le set de son copain Gonjasufi et la boucle sera bouclée ? Surprise.











ALEX METRIC
10 décembre // parc expo // hall 4 // 3h00



Alex Metric est un jeune dj britannique également DJ résident, non pas dans une club comme il est usuellement commun d'en voir, mais dans une émission radio de la BBC intitulée "In New DJs We Trust". En activité depuis deux petites années seulement, Alex Metric a cette particularité d'emprunter autant -si ce n'est plus- à la pop à synthés des années 1980 qu'à l'électro purement nineties dans ses compositions. En plus de risquer de nous faire danser frénétiquement jusqu'à 4h du matin dans la nuit de vendredi à samedi, l'ami Alex s'avère également être doué niveau remixes, en témoignent ses efforts sur les récents Stylo de Gorillaz, Lisztomania de Phoenix ou encore Paris Is Burning de Ladyhawke.












Et si vous avez loupé nos focus précédents :
_ TransMusicales 2010 : La sélection Stage Invasion (part 1)
_ TransMusicales 2010 : La sélection Stage Invasion (part 2)
_
TransMusicales 2010 : La sélection Stage Invasion (part 3)



EVITEZ DE FAIRE DES CONNERIES DANS VOTRE VOITURE



LOCAL NATIVES
INTERVIEW
7NOVEMBRE2010
OLYMPIC, NANTES



Pour la faire courte, il y a deux choses à savoir sur les types de Local Natives.
Premièrement, c'est pas vers eux qu'il faut se tourner si tu veux chopper. Ils sont tous, excepté un, en couple, et pourtant ils vivent entre eux dans le même taudis. Un peu bizarre hein ? Et bien dites vous que les filles avec lesquelles ils essaieront de t'arranger un coup penseront la même chose. Par extension, tu passeras aussi pour un mec chelou.
L'autre chose à savoir s'apparente plus à un commandement : ne jamais, Ô grand Dieu jamais monter en voiture avec eux. Par précaution, j'étends ce commandement à toute machine, engin ou autre pouvant effectuer un mouvement quelconque. Simple question de précaution.





STAGE INVASION : Vous avez nommé votre groupe Local Natives, c’est sympa, mais vous êtes véritablement originaire d’où ?
KELCEY : La plupart d’entre nous a grandit dans le sud de la Californie, à part Andy qui vient du Colorado, mais on vit tous en Californie désormais. Je crois que l’histoire du nom du groupe est qu’on voulait quelque chose qui nous représentait d’une bonne manière, et que les gens pouvaient mémoriser facilement. Nous écrivons et composons tous au sein du groupe, comme une communauté de musiciens, donc « Local Natives » nous représente bien.


// Vous avez joué à Paris hier soir (le samedi 6, ndlr), et sur le site du festival des Inrocks, ils ont décrit votre concert comme étant le meilleur du festival, pour le moment.
MATT : Wow, vraiment ? Ouais, c’était un super concert. Paris nous a toujours porté chance jusqu’à présent, on passe toujours de bons moments avec le public, les gens ont l’air d’apprécier ce que l’on fait alors c’est génial.


// On a passé l’après-midi à essayer de trouver des critiques négatives sur internet concernant votre groupe, mais on n’a absolument rien trouvé. On dirait que tout le monde vous aime.

TRANSMUSICALES 2010 : LA SELECTION STAGE INVASION (PART 3)


On continue notre tour de la programmation de la 32e édition des TransMusicales pour une troisième session. (5) morceaux choisis.




OUTASIGHT
10 décembre // La Cité // 18h35



Outasight, Richard Andrew de son vrai nom, est un rappeur new yorkais, bien que son flow ainsi que sa musique se rapprochent plus de la new soul que du hip hop. Très souvent affublé d'un costume trois pièces, Outasight, à l'image de sa musique, fait preuve d'élégance, et n'est pas sans rappeler la récente révélation soul britannique, Plan B. Son premier album, Never Say Never, est sorti cet été et est téléchargeable gratuitement sur le bandcamp de l'artiste. Outasight, élégant, et grand prince qui plus est.
Pour la petite anecdote, la brochure descriptive des artistes des TransMusicales cuvée 2010 compare la voix de Richard Andrew à celle de Bob Dylan... On veut bien un peu d'aide sur ce coup là, parce que Jay-Z encore, pourquoi pas, mais Bob Dylan, franchement ??!











THE PHENOMENAL HANDCLAP BAND
9 décembre // parc expo // hall 4 // 22h00



Ne vous fiez ni à la photo, ni à leur nom, ni au nombre de membres dans le groupe (huit) : The Phenomenal Handclap Band ne sont pas des hippies ! Bon, certes, les deux filles du groupe ont la coupe d'Anita Pallenberg en 1970 et arborent volontiers des pantalons taille haute quelque peu pattes d'eph, et certains des garçons pourraient être confondus avec Jim Morrison dernière période, ou un des Bee Gees dans la vidéo de Stayin' Alive. Mais en réalité, il n'en est rien. La musique de The Phenomenal Handclap Band se rapproche plus d'une soul aux accents pop et funk, et nous ne doutons pas que toute cette joyeuse bande mette un peu de soleil au Parc Expo le premier soir du festival.











ROKY ERICKSON
11 décembre // parc expo // hall 3 // 23h05



Le nom de Roky Erickson ne vous est peut-être pas familier, mais cet homme n'est autre qu'une des dernières légendes vivantes du rock'n'roll. Leader des 13th Floor Elevators, groupe n'ayant existé officiellement que quatre ans, de 1965 à 1969, souvent cité comme le premier groupe de rock psychédélique et ayant eu une influence sur... à peu près tous les groupes qui ont suivi. Pas exactement ce que l'on peut qualifier de très regardant sur sa consommation d'hallucinogènes, Roky Erickson est de ceux qui y ont laissé quelques plumes. Au cours des quarante dernières années, difficile d'énumérer avec précision ses séjours en instituts psychiatriques (tantôt parce qu'il clame être devenu un alien, tantôt parce qu'il est hanté par des êtres sataniques et démoniaques) qui ne feront qu'aggraver son état mental.
Mais on ne vient pas à bout de la peau de Roky Erickson si facilement, et encore moins de son inépuisable créativité. Après vingt-cinq ans de silence radio, le vieux loup du Texas revient assurer quelques concerts au compte goutte, sort un album en mars 2010 avec le groupe Okkervil River, et il ne fait aucun doute que son concert à Rennes ce 11 décembre marquera encore un peu plus l'histoire des TransMusicales.











PARIS SUIT YOURSELF
10 décembre // parc expo // hall 3 // 21h



Bizarre est un mot qui, somme toute, convient assez bien lorsqu'il s'agit de décrire la musique de Paris Suit Yourself. On sent de l'emprunt à la no-wave autant qu'au post punk, mais eux décrivent leur travail comme "de la techno sans sons électroniques". A l'origine de ce groupe, deux français et un américain, rencontrés par hasard à une fête à Paris et ayant ensuite migré vers Berlin. Et lorsque le groupe tourne une session Concert à Emporter dans une sorte de chapelle des caves, on passe du bizarre au complètement terrifiant, avec un chanteur surplombé d'une coiffe indienne diabolique, un batteur au déguisement entre la tenue olympique du lanceur de poids et le string version Borat, et un guitariste portant une cape façon Dracula et des Wayfarer.
Pour toutes ces raisons, il y a fort à parier que leur passage aux TransMusicales soit remarqué et à ne louper sous aucun prétexte. Quatre ans après les Horrors, il est temps que Paris Suit Yourself fasse à nouveau trembler le hall 3 !












PNAU
11 décembre // parc expo // hall 9 // 0h45



Pour les quelques ermites qui ne connaitraient pas encore Pnau, ce groupe dance australien en activité depuis une dizaine d'années, il n'y a qu'une chose à faire : les écouter, et commencer à danser parce que j'ai beau chercher, il m'est impossible de trouver une personne de mon entourage qui m'ait un jour dit qu'elle n'aimait pas leur musique. Pnau, c'est une recette universelle dont malheureusement tous les groupes ne connaissent pas les ingrédients. Pour preuve, l'un des deux membres du combo a également formé Empire Of The Sun, groupe tout aussi remarquable. Histoire d'en rajouter une couche, on dit que leurs prestations live sont exceptionnelles (les personnes présentes à l'Ubu le 5 novembre 2008 s'en souviennent encore). Si les deux australiens avaient dû annuler leur venue aux Trans en 2008 un mois avant le concert, nul doute qu'ils seront cette fois bien là le 11 décembre pour faire du hall 9 un dancefloor géant.











Et aussi :
_ TransMusicales 2010 : La sélection Stage Invasion (part 1)
_ TransMusicales 2010 : La sélection Stage Invasion (part 2)


LE DERNIER FESTIVAL DES INROCKS À SE DÉROULER À L'OLYMPIC



FESTIVAL DES INROCKS '10
LIVE REPORT
6-7NOVEMBRE2010
NANTES, OLYMPIC


Il y a deux constantes qui, chaque année, se répètent inlassablement avec le festival des Inrocks. Le partenaire toujours original pour ne pas dire loufoque auquel s'associe le festival tous les ans (cet automne Black XS aka Paco Rabanne, l'année dernière une agence écolo pour la protection de l'environnement, en 2009 la SNCF, etc.), et l'assurance d'avoir une belle programmation, que l'on se trouve à Paris, Toulouse, Lille ou Nantes. De notre côté, et pour la troisième édition consécutive, on a migré chez les nantais le temps d'un week end.



SAMEDI 6 NOVEMBRE


En ce samedi particulièrement pluvieux sur Nantes, les conditions météorologiques nous ont quelque peu dissuadé de nous rendre tôt à l'Olympic sous peine d'arriver en mode "salut j'ai sauté dans une piscine avant de venir". Une situation parfaitement inenvisageable car, sait-on jamais, on pourrait croiser Carl Barât au détour d'un couloir. Afin de préserver un peu de décence physique et sociale, on a donc loupé les concerts de Free Energy et de Surfer Blood. On ne saurait dire si on a réellement manqué de grands moments musicaux, dans la mesure où on a entendu deux sons de cloches concernant le premier groupe : d'un côté, les Free Energy ont été géniaux, de l'autre, ça ressemblait plus à un concert de groupe de rock californien à la fête du lycée qu'autre chose. Nous restons donc dans le flou.

OH MERDE, ON VA TOURNER EN FRANCE, ON VA SE RETROUVER A COURT D'ESSENCE


LIARS
INTERVIEW
27OCTOBRE2010
ANTIPODE, RENNES



On a hésité à mettre la dernière phrase de l’interview en titre, “les gens ne montent pas sur scène, parce qu’ils ont peur de moi”, parce qu'Angus Andrew, chanteur de Liars, fait quand même grave flipper. Quelques secondes seulement après l’avoir salué, ce monstre de la nature nous a demandé si on n’avait pas un plan weed pour la soirée. Entre nous, en temps normal, si un type de deux mètres avec des tentacules à la place des bras et des pattes d’ours au bout m’accoste pour me réclamer de la drogue, je crie ma maman, je vomis, je commence à pleurer, je vomis encore puis je m’évanouis. Mais après quelques minutes, on s’est rendu compte qu’il était vraiment cool malgré sa grosse barbe et ses yeux de cinglé, enfin il faudrait juste le prévenir qu’il ne contrôle pas vraiment sa force (des volontaires? Moi j’y vais pas), il a bien failli me briser le dos avec sa petite tape amicale de fin. Pour être honnête, s’il y a une scène sur laquelle on n’irait pas s’aventurer, c’est bien celle de Liars.







STAGE INVASION : D’où vient ce nom, Liars ?
ANGUS ANDREW : On voulait être honnêtes, et la première chose que l’on peut faire pour être honnête, c’est admettre qu’on ment souvent. On le fait tous plus ou moins de temps en temps, donc ça m’a paru assez juste de dire « je suis un putain de menteur mais au moins, je suis honnête ! »


// Ouais ouais, t’es sûr que t’es pas un gros menteur ?
ANGUS : Non. Enfin, j’essaye de ne pas l’être en tout cas. Comme je l’ai dit tout à l’heure, il y a des moments où on ne peut s’en empêcher. Je pense que parfois, on se retrouve dans des situations où, bizarrement, il est plus facile de mentir. Je ne pense pas qu’on doive se sentir coupable de ça. Du moment que l’on est en mesure de reconnaître que, de temps en temps, on ment, alors c’est bon.


// Vous avez composé le dernier album, Sisterworld à L.A, mais quand vous avez formé le groupe vous avez tous déménagé à New York. En quoi ces deux villes sont-elles différentes, musicalement parlant ?
ANGUS : Elles sont comme opposées. A New York, tout est assez compact et les gens sont forcés de se connecter et de s’adapter à l’intensité de la ville. A Los Angeles, c’est l’inverse, il est possible de trouver des endroits très reposants. La musique que l’on a faite à New York était inévitablement super intense, et je pense qu’il est possible de faire de la musique qui soit plus relax à Los Angeles…mais je ne crois pas que nous l’ayons fait !

// Il y a eu deux albums enregistrés à Berlin aussi...
ANGUS : Berlin, c’était encore autre chose. Il s’agissait d’un endroit complètement étranger, et il m’était quasi impossible d’entrer en contact avec l’environnement parce que je ne parlais pas allemand. Cela m’a offert l’opportunité d’être solitaire ; je pouvais me retrouver dans un train ou un bus, avec tous ces gens qui parlaient autour de moi, mais je ne pouvais rien interpréter donc au final, je me retrouvais seul.

// La solitude apparaît comme un pilier du groupe.
ANGUS : C’est un très bon outil en ce qui me concerne, un outil créatif. Pour être en mesure d’imaginer des choses, et de créer, j’ai besoin de m’isoler et de me retrouver seul. C’est vraiment important pour moi.


// Le clip de Scissor vient de gagner le Best Music Video Award du festival Vimeo, il y a trois semaines. Est-ce que vous vous impliquez beaucoup dans la création et l’écriture des clips ?
ANGUS : Quand on commence, il y a un tas de réalisateurs qui écrivent des idées et nous les envoient. On se retrouve avec un gros stocks de projets tous plus loufoques les uns que les autres, de gens qui nous disent « voilà comment transformer telle chanson en un clip ». La plupart du temps on se dit que les types sont vraiment frappés ! Mais, pour Scissor, bizarrement, ça a marché. On trouvait l’idée bizarre, mais on aimait le fait que cela se passe au beau milieu de l’océan. J’ai pensé : « peu importe ce qu’on fait, du moment que ça se passe dans l’océan, ça peut marcher ! »

// Julian et toi vous êtes rencontrés en école d’art et avez décidé de former Liars. Est-ce que c’est la raison pour laquelle vos clips semblent tant inspirés par l’art (beaucoup de graphismes, et dans Scissor, une photographie magnifique) ?
ANGUS : Probablement. C’est aussi parce qu’on aime penser les choses de manière artistique. La musique n’est pas notre seule façon de penser ; Julian, par exemple, imagine d’abord les choses visuellement avant de les mettre en musique. Quand on a commencé en école d’art, ce n’était pas avec de la musique ; c’était avec des vidéos, des ordinateurs, des photographies, des choses comme ça, et la musique est arrivée après.


// Sur le EP Proud Evolution qui vient de sortir, on trouve un remix par Thom Yorke. Comment c’est arrivé ? Etes-vous amis avec lui, ou a-t-il juste entendu le morceau, et décidé de le remixer ?
ANGUS : On a fait une tournée avec Radiohead, en fait, et on est en contact depuis longtemps. Thom est un appui depuis... ça fait tellement longtemps que je n’arrive pas à me souvenir. Quand on a enregistré Sisterworld, on voulait que chaque chanson de l’album soit retravaillée par des artistes différents, et Thom a été l’un des premiers auxquels on a pensé. Ce projet nous tenait vraiment à cœur.


// Apparemment, vous vouliez un backing band pour cette tournée ? Ca a donné quoi alors ?
ANGUS : Sur cette tournée, on a pris deux musiciens en plus. Sur les tournées précédentes, on avait plus de monde sur scène mais on s’est rendu compte que deux suffisaient, et parfois, c’est mieux quand on est que tous les trois (Liars est composé de trois membres, ndlr). C’est intéressant d’avoir des musiciens en plus, particulièrement quand ils sont très bons, parce que ça permet de faire une rétrospective de tout ton travail jusque là, tous les albums. On leur dit « jouez ça »... et ils le font très bien ! Parfois même mieux que nous !


// Avez-vous entendu parler de la réforme de système des retraites, que le gouvernement veut faire passer en France ces temps-ci ? Comment est-ce perçu aux Etats-Unis ?
ANGUS : Pour être honnête, le premier truc auquel on a pensé a été « oh merde, on va tourner en France, on va se retrouver à court d’essence ! » Mais je pense que c’est compréhensible, et puis tout le monde sur la planète sait que Sarkozy is a dickhead. Tout le monde sait qu’il est un peu hors de contrôle, donc c’est normal que les gens protestent. Je ne saisis pas pourquoi ils veulent faire travailler les gens deux ans de plus directement, pourquoi ils ne commencent pas par six mois par exemple... Ils devraient aller plus lentement... Bref, peu importe, ça reste des putains d’histoires politiques tout ça.


// Est-ce que les invasions de scène te dérangent ?
ANGUS : Non, pas tellement, du moment que les gens passent un bon moment. Mais parfois je trouve mieux qu’il n’y en ait pas, parce que le reste du public doit penser « pourquoi devrais-je regarder ces putains de gens sur la scène ?! » Par exemple, les Stooges sont un excellent groupe, mais dernièrement, ils ont fait une grosse tournée et...
// ...et à chaque fois, ils font monter le public sur scène, systématiquement sur le même morceau !
ANGUS : Exactement ! Comme s’il y avait un putain de contrat ! Ca n’a plus rien de spontané. Quand ça commence à se passer comme ça, ça devient chiant. J’ai juste envie de voir Iggy, pas besoin de tous ces types sur scène !
// On était au concert cet été à La Route du Rock, et tu bouges beaucoup sur scène, donc je ne suis pas sûre que les gens pourraient monter sans se blesser !
ANGUS : Ouais, c’est vrai ! Voilà pourquoi les gens ne montent pas sur notre scène, parce qu’ils ont peur de moi !









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LIARS.
album Sisterworld // (Mute Records)
ep Proud Evolution // (Mute Records)