LE DERNIER FESTIVAL DES INROCKS À SE DÉROULER À L'OLYMPIC



FESTIVAL DES INROCKS '10
LIVE REPORT
6-7NOVEMBRE2010
NANTES, OLYMPIC


Il y a deux constantes qui, chaque année, se répètent inlassablement avec le festival des Inrocks. Le partenaire toujours original pour ne pas dire loufoque auquel s'associe le festival tous les ans (cet automne Black XS aka Paco Rabanne, l'année dernière une agence écolo pour la protection de l'environnement, en 2009 la SNCF, etc.), et l'assurance d'avoir une belle programmation, que l'on se trouve à Paris, Toulouse, Lille ou Nantes. De notre côté, et pour la troisième édition consécutive, on a migré chez les nantais le temps d'un week end.



SAMEDI 6 NOVEMBRE


En ce samedi particulièrement pluvieux sur Nantes, les conditions météorologiques nous ont quelque peu dissuadé de nous rendre tôt à l'Olympic sous peine d'arriver en mode "salut j'ai sauté dans une piscine avant de venir". Une situation parfaitement inenvisageable car, sait-on jamais, on pourrait croiser Carl Barât au détour d'un couloir. Afin de préserver un peu de décence physique et sociale, on a donc loupé les concerts de Free Energy et de Surfer Blood. On ne saurait dire si on a réellement manqué de grands moments musicaux, dans la mesure où on a entendu deux sons de cloches concernant le premier groupe : d'un côté, les Free Energy ont été géniaux, de l'autre, ça ressemblait plus à un concert de groupe de rock californien à la fête du lycée qu'autre chose. Nous restons donc dans le flou.


Soyons honnête, on ne savait pas trop à quoi s'attendre vis-à-vis du concert de Carl Barât, étant donné son premier album solo récemment sorti aux antipodes de tout ce qu'il avait pu faire avant, et, n'ayons pas peur des mots, assez moyen. On peut aller jusqu'à parler d'un certain sentiment de peur, même. Mais, par on ne sait trop quelle formulation magique, il s'avère que l'ami Carlos possède une espèce d'aura dès que ses pieds foulent le sol d'une scène. Charisme, grâce ; les mots restent accessoires mais la présence est bien là. Ainsi, même lorsqu'il n'empoigne pas sa guitare pour jouer un morceau de l'une de ses formations passées, l'attention du public ne fléchit pas pour autant. Bon, comme il fallait s'y attendre, c'est bien entendu les chansons des Libertines qui ont eu le plus de succès (The Man Who Would Be King, Death On The Stairs, Up The Bracket, et le magnifique Don't Look Back Into The Sun final) ainsi que celles des Dirty Pretty Things. Même s'il est plaisant de voir que Carl Barât a repris du poil de la bête après ses problèmes d'addictions, à l'issu de ce live, ce qui était sur toutes les lèvres, c'était bien la volonté de voir les quatre Libertines se reformer, et pas uniquement pour des raisons financières comme ce fut le cas cet été.




Pause nostalgie off. Le dernier concert de la soirée était assuré par les Drums. On avait entendu dire que sur les dates précédentes de la tournée des Inrocks, les salles s'étaient vidées devant la prestation des américains. Après y avoir assisté, on a compri pourquoi. Un set trop répétitif, pour ne pas dire carrément redondant, ajoutez à cela des problèmes de son (une voix quasiment inaudible), et vous obtenez le mode d'emploi pour faire fuir un public. Les Drums peuvent pourtant se vanter d'avoir un album entraînant, il est donc dommage et décevant de constater si peu d'intérêt à leur live. On va mettre ça sur le dos de leur jeune carrière.



DIMANCHE 7 NOVEMBRE


La Patère Rose, non mais franchement, si c'était une blague, elle était de mauvais goût. Re-situons le contexte. Un peu coupables de n'être arrivé à la salle que pour le set de Carl Barât la veille, et donc d'avoir loupé les deux premiers groupes Free Energy et Surfer Blood, on s'est dit que le dimanche, fatigue à l'appui, on assisterait aux quatre concerts dans les fauteuils (bénis des dieux) de l'Olympic. La faute est peut-être la notre, après tout, parce que si on avait été un peu plus consciencieux on aurait préalablement écouté deux-trois chansons de La Pathère Rose histoire de voir à quoi ça ressemblait. On n'aurait donc pas été aussi affligé de tomber sur une Coeur de Pirate #2 qui a rencontré un copain dj douteux de David Guetta. Les Inrocks ont eux aussi comparé le groupe à Coeur de Pirate semblerait-il, mais considérant qu'ils ont érigé son album en vingt-cinquième position des meilleures réalisations sorties en 2009, c'est apparemment censé être une comparaison flatteuse. Ce n'est bien évidemment pas le cas de notre côté. Heureusement, ce fut la seule mauvaise surprise du festival.


Une demie heure plus tard prennent place les quatre californiennes de Warpaint. Là aussi, découverte totale, puisque hormis une reprise du Ashes To Ashes de David Bowie, l'univers des américaines nous était jusqu'alors inconnu. On dira ce qu'on voudra, mais un peu de rock psyché inattendu, ça fait toujours plaisir. Le petit bémol, c'est que le concert était trop linéaire, sans véritable point d'orgue, et il n'est donc pas étonnant qu'il ait paru assez semblable à beaucoup de personnes présentes dans le public.




Troisième concert de la soirée, et probablement le plus attendu si l'on considère l'applaudimètre tous concerts confondus, ce sont les Local Natives. La véritable surprise quant à la performance des californiens, c'est l'accent mis sur les percussions en live, beaucoup plus présentes que sur l'album, ce qui n'est pas sans nous rappeler les Cold War Kids et les White Rabbits. La quasi totalité des morceaux de l'album y passe, dont les meilleurs Wide Eyes, World News, Airplanes, Who Knows Who Cares sans oublier leur reprise de Warning Sign des Talking Heads. Le final est majestueux avec un Sun Hands allongé d'un break et d'un refrain quasi a capella. Le public se brûle les mains en applaudissements pour supplier un rappel, mais rien n'y fait : le timing est calé et The Coral est le prochain groupe. Quoi qu'il en soit, ce concert des Local Natives restera comme l'un des seuls réellement passionnés et passionnants du week end.


La perspective d'aller voir The Coral après ce formidable concert des Local Natives nous refroidit un peu et, très courageux, nous passons le concert au bar. A la fin de la soirée, les Local Natives, interviewés plus tôt dans l'après-midi nous rejoignent, en quête d'un after. On passe un quart d'heure à tergiverser sur les éventuels endroits où passer un bon moment à Nantes un dimanche soir à minuit passé, mais faute de solution concluante et d'un cours à la fac le lendemain à 10h30 à Rennes, on se sert la main et on se dit à la prochaine.



Photos credits
Carl Barât : Not So Blonde
Local Natives : Kmeron

2 commentaires:

LittleSyd a dit…

Honte à Vous!!

1) Vous avez osez louper Surfer Blood & The Coral. Quand on a une place pour un de ces concerts, on y va, par respect pour la fille qui s'est émigrée là où aucun groupe indie ne va jamais.

2) Warpaint est déjà passé à l'ubu, pour les Inrocks Indie Club qui plus est. Ce n'est donc pas totalement censé être une découverte.

Mais pour vous dégouter, je peux vous dire que j'ai du soleil non-stop depuis une semaine, avec les températures 20° et + qui vont avec. Et je suis pas prête de vous le rendre.

Géorgiennement vôtre,
M.A.

Chloë a dit…

Les prix de Les Indisciplinées valent vraiment le coup! J'espère que tu vas voir Caribou, je peux t'affirmer que tu vas prendre ton pied !