NEVERMIND

Attendu comme le messie par le microcosme (qui s'est quelque peu élargit ces dernières années) constitué par les aficionados de rock indé, le nouvel album de Foals, Total Life Forever, a enfin filtré. Étant donné le buzz qui s'est formé autour de ce nouvel opus des cinq garçons d'Oxford au cours des derniers mois, je ne peux cacher qu'il aurait été jouissif de pouvoir affirmer que ce second effort n'était pas à la hauteur des espérances. Mais Total Life Forever l'est bel et bien.





L'entrée en matière avec Blue Blood se fait de manière très aérienne, musicalement épurée, avec la voix de Yannis Philippakis résonnant comme un écho lointain, ce qui apporte à la chanson un léger côté démo, pas nécessairement déplaisant. Progressivement, le riff de guitare puis le beat de batterie viennent accompagner la voix, et voilà l'album lancé.
Miami et Total Life Forever, titre éponyme, sont probablement les deux seuls morceaux qui nous rappellent les Foals du premier album : chansons dansantes, entêtantes, courtes, efficaces. Non pas que le reste du disque ne le soit pas, mais les compositions sont plus poussées, et donc parfois moins accessible à la première écoute. Preuve s'il en est avec Black Gold, la véritable pépite de l'album, forte de sa richesse musicale. On la retrouve notamment dans la montée progressive d'une certaine intensité émotionnelle dont l'apogée arrive avec la répétition finale des deux mots into yourself, entêtants et même envoûtants, concordant parfaitement avec l'accélération progressive de notre rythme cardiaque.

Spanish Sahara rentre tout compte fait totalement dans l'esprit de l'album, une fois dans son contexte, alors qu'elle avait plutôt surpris (et le mot est faible) lorsque le groupe l'avait mise en écoute début mars, tant le fossé avec les précédents morceaux du groupe était large. C'est aujourd'hui This Orient, premier single officiel, qui fait office d'ovni, en plus d'être qualitativement au-dessous du reste de l'opus. Fugue, interlude de quarante-neuf secondes aux accents expérimentaux, arrive ensuite, pour mieux introduire After Glow, autre belle surprise de l'album. Puis Alabaster, et son atmosphère glaciale à l'image de la couverture de l'album parvient tout de même à nous bercer avec ses oh oh oh oh. Le début de 2 Trees sonne comme un clin d'oeil preque trop évident à Heavy Water, chanson du premier opus de Foals. C'est enfin What Remains qui conclue le disque, et la voix écho du chanteur sur le premier titre Blue Blood revient ici, ainsi que les oh oh oh oh décidément entêtants cités précédemment, comme pour boucler la boucle.

Total Life Forever semble plus abouti que ne l'était Antidotes, plus mature, plus réussi dans la mesure où les chansons forment un tout plus significatif, logique, cohérent. Dans son ensemble, cet album est moins accessible, probablement moins dansant aussi que ne l'était le premier, mais la musique de Foals a définitivement gagné en intelligence de composition en proposant désormais un éventail encore plus large d'atmosphères. Elle est également plus chargée en émotions. Les petits poulains ont grandi, somme toute.




Foals // Total Life Forever
10 mai // (Transgressive)




2 commentaires:

Chloë a dit…

This Orient est belle, ça donne un peu envie d'être la pochette quand tu l'écoutes

Laura a dit…

Qu'est-ce qu'il est beau cet album tout de même.
J'ai bien hâte de voir ce que ça donne en live! Rock en Seine pour Stage Invasion cette année ou pas?