JE NE RECONNAIS PLUS PERSONNE EN HARLEY DAVIDSON

Le Black Rebel Motorcycle Club signe avec Beat The Devil's Tattoo un très bon album rock comme on en avait pas vu depuis (trop) longtemps, les tendances des derniers mois ayant été à l'indie folk ou à la dreampop. Le premier album rock de 2010 qui vale le détour, quoi qu'il en soit. Le plaisir de retrouver des guitares saturées et des batteries saccadées nous emplissant d'excitation, nous ne pouvions passer à côté de ce disque.





Ce septième album (déjà !), dont l'homogénéité fait plaisir à entendre, représente une mine d'or de tubes potentiels aux ingrédients imparables : la fureur de Conscience Killer, Bad Blood aux accents légèrement plus pop, la ballade pop-folk (un peu chiante, avouons-le) Sweet Feeling, et la mélodie Jonestonienne de Evol, qu'un Anton Newcombe aurait pu composer tellement elle rappelle l'esprit du Brian Jonestown Massacre. (N'oublions pas que Peter Haynes, leader du BRMC, officiait jusqu'en 1998 dans le BJM, qu'il a quitté pour fonder son propre groupe). Ajoutons à cela la brutalité sexy de Mama Taught Me Better, le côté obsédant des riffs de Beat The Devil's Tattoo et Styx River, et enfin le génie de Aya, et on obtient la recette de l'album rock idéal. Seul bémol à cette liste de rêve : The Toll. On ne comprend pas tout à fait ce que ce duo pop-country au refrain joué à l'harmonica vient foutre là, on se contentera juste d'oublier sa présence et de presser le bouton "next" lors de sa venue.

Les trois membres du Black Rebel Motorcycle Club démontrent une fois de plus qu'ils ont bien choisi leur nom et pas juste parce que "ça sonnait bien". Mais nos rebelles sont en fait de grands sentimentaux ; pour preuve, la chanson Evol (ou Love lorsqu'on inverse les lettres... on comprend qu'ils n'ont eu d'autre choix que de trouver un astucieux subterfuge pour ne pas appeler leur chanson Love - sinon, c'eût été un peu la te-hon auprès de leurs potes motards imaginaires de L'Équipée Sauvage, dont Marlon Brando - le nom du groupe étant tiré de ce film).

Ce n'est pas un hasard si le Black Rebel Motorcycle Club constitue, avec le Brian Jonestown Massacre, la seule exception à la règle des groupes de rock californien de merde (The Offspring, Blink182, Green Day, Linkin Park). Longue vie au BJM et à tous les groupes qui ont résulté du départ de certains ex-musiciens de la bande à Newcombe ! Keep music evil.




Black Rebel Motorcycle Club // Beat The Devil's Tattoo
8 mars // (Cooperative Music)



1 commentaires:

JLP_Thompson a dit…

Critique assez juste, en tous cas j'ai un point de vue similaire sur cet album. Aya, étant LE morceau de l'album incontestablement. Dommage que Half-State ne soit pas évoquer car c'est quand même 10 minutes d'une montée en puissante assez géniale qui se fait tout au long du morceau (qui surpasse de loin American X ou Heart + Soul).
Je suis ravi de retrouvé ce petit côté shoegaze sur cet album qui était présent sur le 1er.

Par contre, tu évoques les BJM mais je trouve que Newcombe part dans tous les sens sur ses deux derniers albums. Même si on peut malgré tout trouver encore des bons morceaux, les albums sont, à mon goût, loin de ce qu'a pu être un Give it back et autres albums tout aussi excellents.