LA POP N'EST PAS MORTE


LA ROUTE DU ROCK


Dire qu'il y a un an tout pile, on ne savait pas encore quel serait l'avenir de la Route du Rock, car la banqueroute dépendait de l'édition 2008. Fort heureusement, Cold War Kids, Sigur Rós, Foals et leurs petits amis ont réussi à sortir le festival de la crise, et c'est tant mieux, parce que quand on voit la programmation 2009, on se dit qu'on n'aurait pas pu vivre sans avoir vu ça.
Bon, d'accord, c'est seulement dans huit jours, mais moi, une programmation comme ça, ça me met dans tous mes états. Jetez-donc un oeil à ce qui suit et vous verrez que vous non plus, vous ne pouvez décemment pas manquer cette dix-neuvième édition. Et puis, un week end prolongé à Saint-Malo (la mer, les remparts, les glaces de chez Sanchez) ça ne se refuse pas.




VENDREDI 14 AOÛT


Dignes successeurs du Velvet Underground et de Joy Division, nul doute que les new yorkais de Crystal Stilts feront partie des révélations de cette dix-neuvième édition de la Route du Rock. A mi-chemin entre rock psyché et sonorités post punk, leur premier album Alight Of Night mérite d'être de la cuvée 2009 dont on se souviendra encore dans dix ans.






Il y a du culte en cet été 2009 à Saint-Malo. Kevin Shields et sa bande, My Bloody Valentine seront bien là, pour le plus grand plaisir des fans de shoegaze. Eh oui, tout le monde ne peut pas se vanter d'avoir réalisé l'un des albums rock majeurs de la fin du XXe siècle (Loveless). Culte, on vous dit. Cela dit, n'oubliez pas les boules quiès, parce que s'ils jouent (très) bien, nos amis irlandais jouent aussi (très) fort. Post rock oblige.





S'ils sont toujours aussi épris de vêtements noirs mettant encore plus en avant leur maigreur extrême, nos amis les Horrors ont cependant quelque peu délaissé les cris et autres spécialités garage-punk de leur premier album Strange House, asseyant définitivement leur statut d'Horreurs, pour laisser plus de place aux sonorités post punk voire même, n'ayons pas peur des mots, new wave, sur leur opus récemment sorti : Primary Colours. Mais la question que tout le monde se pose est bien évidemment : Faris Rotter, le leader, s'aventurera-t-il au Fort de St Père à reproduire ses slams presque suicidaires dans le public comme lors de la prestation de son groupe en 2006 aux TransMusicales, où il y avait laissé la peau d'un jean slim ? (Personne ne l'avait rattrapé, le pauvre, et ce à quatre reprises.) L'avenir nous le dira.


Je parle de culte avec My Bloody Valentine, mais avouons qu'il ne serait pas équitable de ne pas élever Tortoise au même rang. Figure emblématique du post rock depuis seize ans déjà, ils ont sorti pas moins de neuf albums, soit un album tous les un an et demi en moyenne. Ça, c'est de la productivité, et c'est plutôt pas mal pour des tortues. Mais revenons-en à l'essentiel, Tortoise c'est un post rock nourri de sonorités jazz, hip hop, beat box, dub et électro, alors ne vous attendez pas à trouver une chanson semblable à la précédente.



Entre rock expérimental et pop, les petits protégés du webmagazine musical américain Pitchfork, dont les critiques sont tant redoutées, seront de la partie en ce 14 août. Et le groupe Deerhunter est, à lui seul, la bonne raison pour ne pas rester au camping jusqu'à 23h pour "prendre l'apéro avec les nouveaux voisins qui sont super sympas", parce que nos américains jouent à 20h20. Alors oui, c'est tôt, mais c'est immanquable. Vous ne pourrez pas dire qu'on ne vous a pas prévenus.




Qu'on soit bien clairs, je n'ai rien contre les new-yorkais. Absolument rien, mais c'est juste qu'avec Crystal Stilts et Grizzly Bear, A Place To Bury Strangers est le troisième groupe de la grosse pomme présent à la Route du Rock en ce week end prolongé. Alors, New York I Love You But va falloir arrêter de nous envahir. Bon, on leur pardonne, parce que dès la première écoute de leur album on se dit : "Putain ! Les successeurs de Sonic Youth !". Et ça c'est pas rien.




+ au Palais Sony Ericsson :
Marissa Nadler / Mark Kozelek



SAMEDI 15 AOÛT

Si je vous dis une paire ; un anglais et une américaine ; une guitare aux riffs saturés assurés et une boîte à rythme ; Now Wow et Cat Claw ; bref, VV et Hotel, vous me répondez ? The Kills, bien évidemment. Plus la peine de présenter ces deux-là, après trois albums aussi originaux et géniaux que Keep On Your Mean Side, No Wow et le dernier en date, Midnight Boom. Ils étaient déjà venus en 2004 ; cinq ans et deux albums plus tard, nous ne doutons pas que la scène du Fort de St Père va trembler au son de leur garage rock, d'autant plus que ce sera le seul concert que le groupe assurera au mois d'août. La Route du Rock : des exclusivités mondiales, on vous dit.


Nous ne doutons pas que le côté de provoc' de cette dix-neuvième édition sera assuré en grande pompe par la reine du genre, j'ai nommé Peaches. Du sexe, des mini-shorts et du fluo au rendez-vous. Qui l'eut cru, la canadienne a pourtant commencé comme prof de chant pour enfants !








Four Tet (ou plutôt Kieran Hebden, de son vrai nom) n'est pas non plus étranger à Saint-Malo puisque la Route du Rock, il y était déjà en 2003. La photo parle d'elle même : ce jeune homme aime l'air du grand large, la mer, les cirés rouge, le vent dans les cheveux, le ciel bleu et les mouettes. Il n'y a qu'à la Route du Rock qu'on retrouve tout cela (enfin, pour le ciel bleu, on peut d'ores et déjà commencer à prier).





+ au Palais Sony Ericsson :
Forest Fire / The Present / Christophe Brault (confèrence "Le bruit et la mélodie")




DIMANCHE 16 AOÛT


Jamais deux sans trois ; Grizzly Bear aussi revient au Fort, trois ans après un passage remarqué en terre bretonne. Décidément, les programmateurs du festival savent rendre les groupes fidèles. Alors non, vous ne verrez pas un ours, un grizzly plus précisément, derrière un synthé ou une batterie dans Grizzly Bear, mais est-ce qu'on demande à tous les membres de Deerhunter de réellement aller chasser le cerf, ou aux Kills d'être de vrais tueurs ? Non.




Simian Mobile Disco (live). On ne va pas y aller par quatre chemins, si vous voulez danser, c'est ces deux-là qu'il faut aller voir. James Ford et James Shaw, c'est un peu la crème de la crème de l'électro, car en plus de savoir quels sons vont vous faire danser devant leurs platines (qui doivent d'ailleurs être en or), ces messieurs sont des producteurs de génie (on peut notamment citer le boulot de James Ford avec Klaxons, Last Shadow Puppets ou tout récemment les Arctic Monkeys - car oui, James Ford est amoureux d'Alex Turner).


Autokratz, traduit en français, ça donne "voiture anti-rayures"... Okay, on ne va pas traduire, parce que ça devient tout de suite ridicule. Moquez-vous, mais vous rirez moins quand ces messieurs enverront leur son qui tue et que vous ne contrôlerez soudain plus vos jambes. Cela dit, ils sont anglais et non allemands, nous sommes donc en droit de supposer qu'ils ne maîtrisent pas tout à fait la langue de Nietzsche, donc peut-être serait-il judicieux de leur faire découvrir le sens réel du nom de leur combo ?





+ au Palais Sony Ericsson :
Gang Gang Dance / Telepathe

1 commentaires:

_chloé a dit…

haha j'ai reussi à chopé le poster, la serveuse bretonne était pas cooool de pas avoir voulu me filer la belle affiche.
"Calvadose de Rock" aussi ca avait l'air bien; en tout cas ENJOYER BIEN!