"EH, MGMT ÇA RIME AVEC UMP, NAN ?"




Si l'on en croit les avocats du dernier groupe américain en vogue, non. On vous résume vite-fait l'histoire. Début 2009, l'autoproclamé premier parti politique de France cherche une chanson cool et dynamique pour ouvrir ses meetings. Une sorte d'intro sur laquelle les ministres et autres peoples de l'UMP arrivent en souriant, font coucou et serrent des mains à la pelle, une sorte de montée des marches à Cannes quoi, sauf que y'a pas de marches (et pas de soleil, non plus. Exemple avec les 15 premières secondes de cette vidéo.) Un jour, ils allument la radio, entendent la chanson Kids desdits MGMT et se disent "pas mal ce truc, ça a même un petit côté années 1970 où tout le monde vit en harmonie et où les fleurs volent dans le ciel - en période de crise, un peu de rêve ça fait pas de mal, même si attention, on démonte le premier qui nous compare à un connard de hippie." Plus tard, ils ouvrent les Inrocks, Dazed & Confused ou autres I-D Magazine et percutent que MGMT c'est LE phénomène du moment.

Ainsi, que retrouve-t-on le 24 Janvier au Conseil National de l'UMP ? Ben, Kids justement, en bande-son de l'arrivée du Président de la République sur scène. Le problème, c'est que le groupe MGMT a moyennement apprécié toute cette histoire, dans la mesure où, souveraineté présidentielle oblige, le parti du Président n'a pas pris la peine de demander l'autorisation des auteurs de la musique avant de s'en servir en public, ce qui est illégal. Paye tes droits d'auteur.



Ce qui la fout mal, c'est que l'incident arrive à quelques semaines du vote d'une loi contre le téléchargement illégal de musique, la loi Hadopi. En gros, l'idée, c'est que si on te choppe à télécharger illégalement de la musique, tu reçois d'abord un email qui te dit "pas bien mec, recommence pas." Si t'es un rebelle, tu recommences, t'es choppé une deuxième fois et cette fois-ci ils t'envoient carrément une lettre très officielle chez toi, en recommandé : "dis-donc toi t'es sourd ou quoi? Bon, second et dernier avertissement, la prochaine fois on te coupe ta connexion internet". T'es décidément un peu un ouf dans la vie et t'en tiens pas compte, et paf ce qui devait arriver arriva, t'as plus d'internet, pour une période qui peut aller de 3 à 12 mois.
La petite anecdote, c'est que l'UMP a dit "okay okay c'est bon, on va les payer les ricains". Et en effet, ils ont proposé une compensation financière au groupe d'un montant de... 1 euro. Okay c'est la crise m'enfin quand même. Le groupe a refusé l'argent en précisant qu'il aurait juste voulu que le parti obtienne l'autorisation des ayant-droit (c'est-à-dire le groupe lui-même) avant de s'emparer de la chanson, qui, utilisée par un parti politique notamment, peut éventuellement nuire au groupe.

Alors c'est qui les pirates ? C'est vous, c'est nous, et c'est même les chargés de com' de l'UMP alors c'est bon hein les leçons de morale... à d'autres.
Ou peut-être que la vraie morale de cette histoire, c'est que non seulement Andrew-le chanteur de MGMT-au nom de famille imprononçable est encore plus beau qu'un dieu grec, mais en plus il se laisse pas marcher sur les pieds par ceux, aussi petits soient-ils, de notre Président. L'homme idéal ?

4 commentaires:

Angela Waldorf a dit…

ahah ! 1€, les pauvres ...
j'adore ce post !

Anonyme a dit…

Euh ça fait déjà un moment que cette histoire est en route... Il faudrait peut-être se tenir un peu plus au courant !

MARION L. a dit…

ANONYME -> L'affaire MGMT/UMP date, comme cet article le précise, de janvier 2009. Quant à la loi Hadopi, elle devait jusqu'à hier être débattue aujourd'hui à l'Assemblée (ça a été repoussé à cause du retard pris par le projet de loi sur l'hôpital). Difficile de faire plus actuel... xx

Anonyme a dit…

La phrase du soir: "les clasheurs sont toujours anonymes."