BLEU, VERT, ROUGE



CRYSTAL STILTS
INTERVIEW
14AOUT2009
LA ROUTE DU ROCK



Entretien avec Brad Hargett, leader/chanteur de Crystal Stilts, à la Route du Rock, sur fond de mur sonore dispensé par My Bloody Valentine, qui aurait pu faire croire que Kevin Shields et consors s'incrustaient pour l'interview. Heureusement pour vous, c'est une retranscription. Mes oreilles n'ont pas eu votre chance.





STAGE INVASION : Vous ne trouvez pas qu'il y a trop de noms de groupes en "crystal" ?
BRAD : On ne connaissait aucun de ces autres groupes quand on a choisi notre nom. Maintenant, on est amis avec Crystal Antlers, ils font de la bonne musique et ils sont sympas. Crystal Castles, tout ce que je peux dire, c'est que nos deux musiques sont totalement différentes... En fait, je pense qu'aucun de nous ne savait qu'un autre groupe utilisait "crystal" dans son nom, c'est une coïncidence. Sinon, on n'aurait jamais tous choisi ça !


// Dans une interview que vous avez faite avec Vice, j'ai été surprise de lire que vous qualifiiez votre musique de "très virile, une musique pour hommes"...
BRAD : J'ai vraiment dit ça ??! Je ne m'en souviens pas... J'ai probablement voulu dire que les deux paroliers du groupe étaient JB et moi, et que nous sommes tous deux des hommes... Cela dit, je ne nous considère pas comme virils pour autant !
// Vous avez aussi dit que la musique de The Pains Of Being Pure At Heart était une musique pour filles...
BRAD : ...Je ne me souviens d'aucun moment particulier de cette interview ! La musique de TPOBPAH est plus... comment dire... L'une de nos influences majeures est le Velvet Underground, ils ont été terriblement importants pour nous ; tous leurs albums – pas seulement les chansons, mais aussi leur son, qui leur est propre. Les chansons et les albums du Velvet Underground mettent l'accent sur la chanson elle-même, pas sur un instrument particulier, je veux dire par là qu'il n'y a pas de solo ou de partie vocale qui soit plus importante que la chanson en elle-même. C'est ça qui compte pour nous.


// Vous avez réalisé une chanson qui s'intitule Converging In The Quiet... On la retrouve sur l'album sous le nom de Departure. Pourquoi ?
BRAD : C'est une pure coïncidence. On l'avait intitulée Converging In The Quiet au début, mais quand on a enregistré l'album, on n'aurait jamais pensé qu'un EP sortirait. On s'attendait à ce que personne n'entende Converging In The Quiet, qui est en fait la démo de Departure.
Je préfère le nom Departure, parce que je n'aime pas quand titres sont issus des paroles des chansons. Ça me fait bizarre. Je préfère arriver à quelque chose qui n'a absolument aucun rapport avec les paroles. Departure, ça vient d'un poème de Rimbaud, qui parle de se couper de son passé, de partir et de trouver un nouvel endroit où vivre.


// Décidément, Departure fait énormément référence à la France... Ce sont bien des images de mai 1968 à Paris, dans le clip ?
BRAD : Oui, ce sont des images des révoltes étudiantes françaises de 1968, mais nous ne les avons pas choisies. Nous avons confié l'entière réalisation du clip à de très bons amis à nous, et je n'avais jamais réellement pensé à cette chanson comme ayant un quelconque sens politique, mais quand ils m'ont montré le clip, je me suis rendu compte qu'elle se rapportait complètement à la politique, même si la chanson traite également de se couper de son passé, et de se créer un nouvel avenir. Le clip est alors devenu très important pour moi car la chanson n'a plus que cette dimension personnelle, elle a désormais une dimension politique auquel les gens peuvent se rattacher : recommencer les choses à zéro.


// Vous êtes souvent comparés à Joy Division, notamment pour le côté poétique de vos paroles. Est-ce que la poésie est quelque chose d'important pour vous en musique ?
BRAD : Certains membres du groupe ne se sentiraient pas vraiment concernés par cette comparaison avec Joy Division ! Mais ce groupe a été décisif pour moi, c'est vrai. Quand les gens se projettent dans une chanson, le fait qu'il y ait quelque chose de réel qui existe derrière est un sujet crucial. Ian Curtis était très absorbé par ses paroles, et même si à l'époque personne ne s'en préoccupait vraiment, c'était très important pour lui.


// C'est vrai que lorsque vous avez écrit les paroles de Alight Of Night, vous étiez "obsédé" par Baudelaire ?
BRAD : C'était important pour moi d'avoir un aspect poétique dans notre musique, parce que je ne suis pas vraiment un chanteur, pas vraiment un musicien, alors je voulais que tout ça ne rime pas à rien. L'album en lui-même, du début à la fin, comptait beaucoup pour moi ; le fait qu'il ait commencé quelque part, et qu'il se termine quelque part était décisif, essentiellement au niveau des paroles. L'écriture des paroles a été importante pour moi, même si au final, la plupart des gens ne les comprennent pas ou ne les entendent même pas !


// La poésie requiert de l'inspiration. C'est quoi la votre ?
BRAD : Je m'inspire de la vie de tous les jours, du fait que tout le monde vit la vie qu'il est supposé vivre, mais que tout le monde ne peut pas y faire face. Tout le monde veut trouver un moyen d'y échapper.


// Quelle est la chose la plus stupide que vous ayez faite ?
BRAD : Conduire bourré. Chose que je fais trop souvent, quand je suis aux États-Unis... je reconduis les gens chez eux, parce qu'ils me le demandent.


// Un titre pour cette interview ?
BRAD : Oulaa... j'en sais rien !
// Allez, les trois premiers mots qui vous viennent à l'esprit...
BRAD : Euh... bleu, vert, rouge.







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CRYSTAL STILTS.
album Alight Of Night (Slumberland)

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